Journal of Environmental Education Research and
Sustainable Development
(JEERESD)
Publication Information
The Journal of Environmental Education Research and Sustainable Development
* Corresponding author.
Email address: laeticiambega@gmail.com
Ecole des infirmiers, des techniciens médico-sanitaires et génies sanitaires de Yaoundé, Ministère de la santé publique, Yaoundé,
DOI : doi.org/10.5281/zenodo.14578227
Received 21. Nov 24; revised 03. Dec 24 form; Accepted 21 Dec 24; Available online: 27 Jan 24.
© 2025 The Authors. Published by EcoClean Environment Company. This is an open access article under the CC BY-NC-ND license (http://creativecommons.org/licenses/bync-nd/4.0/).
Published by EcoClean Environment Company
Gestion des déchets issus de l’abattage des animaux au niveau de l’abattoir situe au quartier biyem dans la ville d’ayos région du centre, Cameroun
AWONO MBEGA Marie Leticia1, FOPA LANGOUO Georges Bertrand3, ATANGANA NGALARA Marie Louise Fleur2.
Résumé
Contexte : La gestion des déchets dans les abattoirs est cruciale pour minimiser les impacts environnementaux et sanitaires. Cette étude se concentre sur l'abattoir de Biyem, où les activités génèrent une quantité importante de déchets solides et liquides. Méthodologie : Une étude quantitative transversale a été menée avec 30 participants, incluant 15 personnels de l'abattoir et 15 ménages environnants. Les données ont été collectées via des entretiens et des observations directes, puis analysées statistiquement. Résultats : Les résultats montrent que 83% des répondants sont de sexe masculin, l’âge de ceux-ci variant entre 18 et 60 ans avec une prédominance de la classe allant de 31 à 45 ans avec 47%. Les déchets produits sont principalement solides (57%), incluant os, cornes, ongles, sabots, crottes et bouses d'animaux, et liquides (43%), comprenant sang, fèces et eaux résiduaires. La gestion actuelle des déchets repose sur le tri et la collecte (50%), Ceux-ci seront à la suite pour certains déversé dans la nature et pour d’autres vendues à la population locale pour diverses utilisations, mais 60% des répondants estiment que cette gestion est mauvaise. Plusieurs types de pollution ont été identifiés, à savoir la pollution des plans d’eau de surface où nous avons observé une forte Eutrophisation liée au déversement des effluents liquides dans ceux-ci ; ce qui met en danger la santé des populations qui s’approvisionnent dans ces plans d’eau pour des usages domestiques, entraînant des impacts sur la santé tels que des maladies hydriques, respiratoires, intoxications chimiques et perturbations endocriniennes. Conclusion : Cette étude met en lumière les défis de la gestion des déchets à l'abattoir de Biyem et les impacts environnementaux et sanitaires associés. Les résultats soulignent la nécessité de mesures de gestion plus efficaces pour minimiser ces impacts et protéger la santé publique et l'environnement.
Introduction
L’abattoir se définit comme étant un établissement public ou privé, permettant de préparer les viandes issues des carcasses d’animaux abattus, de traiter les coproduits (éléments du 5ième quartier), de soumettre ces produits à une inspection sanitaire et de salubrité pour préserver le consommateur contre les risques de santé publique ; et enfin de déterminer la qualité commerciale de ces produits (LANGTAR, 2009).
Il y a moins d’un siècle, les déchets, quelle que soit leur nature, étaient simplement jetés. Cependant, le changement du mode de vie, la croissance démographique et le développement industriel de plus en plus rapide ont fait grossir le stock de déchets déjà présent dans l’environnement. De là, est née toute une législation pour encourager une filière de gestion et de valorisation des déchets (Cirelli & Florin, 2015).
Les quantités de déchets industriels, y compris ceux issus des activités agroalimentaires et particulièrement des abattoirs, sont en augmentation continue. Cette augmentation est due, entre autres, aux nouvelles exigences du consommateur en termes de variété de produits alimentaires, à la compétition accrue entre les producteurs et à une demande de plus en plus grandissante. Nous nous sommes intéressés au secteur de la production de viande en abattoir, car ce dernier ne fait pas exception à la règle en générant des quantités importantes de déchets solides et liquides, qui en toute logique doivent être gérées et surtout valorisées(Monsaingeon, 2017).
Les infrastructures d’abattage sont assez peu développées, et la situation se caractérise par le nombre important d’aires d’abattage qui assurent presque 50 % des abattages, comparativement au nombre d’abattoirs qui reste très faible. Cette situation est, elle-même, contrastée selon les pays, puisqu’au Tchad, pays à vocation d’exportateur de viande, on identifie des abattoirs frigorifiques relativement modernes comme celui de Farcha à N’djaména, tandis qu’au Congo, la capitale Brazzaville ne dispose plus du tout d’abattoir. Enfin, pour la plupart des cas, les infrastructures d’abattage datent d’une trentaine d’années, voire plus, comme au Cameroun, ce qui signifie que le secteur de l’abattage n’a pas depuis évolué et ne s’est pas modernisé
L’abattage des animaux est une activité essentielle pour la production de viande, mais elle génère également une quantité importante de déchets. Dans le quartier Biyem de la ville d’Ayos, un abattoir est en activité, contribuant ainsi à l’approvisionnement en viande pour la population locale. Cependant, la gestion des déchets issus de cet abattoir soulève des préoccupations en termes d’influence sur l’environnement et la santé publique. Les déchets produits lors de l’abattage des animaux comprennent notamment les restes d’animaux, les viscères, les peaux, les os, et nombreuses autres matières organiques potentiellement dangereuses s’ils ne sont pas correctement traités. La gestion inadéquate de ces déchets peut entraîner des risques de contamination de l’eau, du sol et de l’air, ainsi que des problèmes de santé pour la population environnante (WHO, 2018).
Conscient des dangers que peuvent représenter ce secteur d’activité, tels que des maladies zoonotiques, qui sont l’un des plus grands risques outre la pollution de l’environnement par les effluents liquides ainsi que des matériels à risque spécifiques (MRS), il est crucial que ce thème soit exploré plus profondément d’où le choix de cette thématique qui a consisté « la gestion des déchets issus de l’abattage des animaux au niveau de l’abattoir situé au quartier Biyem dans la ville d’Ayos, région du centre Cameroun ».
Méthodologie
Pour réaliser cette étude, il a été impératif d’adopté une approche méthodologique rigoureuse qui est présenté ci-dessous.
Type d'étude : Nous avons mené une étude quantitative transversale à visée descriptive. Cette approche nous a permis de collecter des données à un moment précis pour décrire les caractéristiques actuelles de la gestion des déchets à l’abattoir.
Site d'étude : L’étude a été réalisée à l’abattoir situé au quartier Biyem, l’un des 58 villages de la commune d’Ayos. Ce site a été choisi en raison de son importance dans l’approvisionnement en viande pour la population locale et des préoccupations environnementales et sanitaires associées à la gestion des déchets.
Échantillonnage : Nous avons utilisé une méthode probabiliste par convenance pour sélectionner les participants. Cette méthode consiste à choisir les répondants de manière aléatoire parmi ceux qui sont disponibles et disposés à participer à l’enquête. L’échantillon comprenait 30 participants, dont 15 personnels de l’abattoir et 15 ménages environnants. Cette répartition nous a permis de recueillir des perspectives variées sur la gestion des déchets.
Collecte de données : Les données ont été collectées à travers des entretiens individuels et des observations directes sur le site de l’abattoir. Un questionnaire structuré a été utilisé pour les entretiens avec le personnel de l’abattoir et les ménages, couvrant des aspects tels que les types de déchets produits, les pratiques actuelles de gestion des déchets, et les impacts environnementaux et sanitaires perçus. Les observations directes ont permis de vérifier les informations fournies par les répondants et de documenter les pratiques de gestion des déchets sur le terrain ainsi que les impacts environnementaux tant sur le lieu de l’abattage que dans les aires environnantes.
Analyse des données : Les données collectées ont été analysées à l’aide de statistiques descriptives, incluant des moyennes, des fréquences, des tableaux et des graphiques. Cette analyse nous a permis de résumer les caractéristiques principales des déchets produits et des pratiques de gestion, ainsi que d’identifier les impacts environnementaux et sanitaires associés.
Résultats
Sexe des répondants
La figure 1 ci-dessous montre que 83% des répondants sont de sexe masculin, soit 25 hommes, contre 17% de femmes, soit 5 répondantes. Parmi les 15 répondants travaillant à l’abattoir de Biyem, 90% sont des hommes.
Publisher:
EcoClean Environment Company
Âge des répondants
Le tableau 1 ci-dessous montre que 47% des répondants ont un âge compris entre 31 et 45 ans, soit 14 répondants. Cette tranche d’âge est la plus représentative au niveau du service d’abattoir de Biyem. Elle est suivie des répondants dont la tranche d’âge est située entre 18 et 30 ans, qui exercent comme aides-bouchers à l’abattoir de Biyem.
Tableau 1 : Répartition des répondants par tranche d’âge
Tranche d’âge |
Nombre de répondants |
Pourcentages |
18-30 ans |
10 |
33% |
31-45 ans |
14 |
47% |
46-60 ans |
6 |
20% |
Types de déchets produits à l’abattoir
Le tableau 2 ci-dessous, montre que les déchets solides et liquides ont été identifiés par les répondants comme les principaux types de déchets produits à l’abattoir de Biyem, une estimation de la quantité et des types de déchets produites dans l’abattoir selon les réponses données par le personnel ont permis d’évaluer à 57% les déchets solides contre 43% de déchets liquides. Les déchets solides incluent les os, les cornes, les ongles, les sabots, les crottes et les bouses d’animaux. Les déchets liquides, bien que moins volumineux, comprennent le sang, les fèces et les eaux résiduaires provenant des activités de nettoyage des viscères et des locaux. Certains répondants ne savaient pas que le sang pouvait être considéré comme un déchet liquide, ce qui a influencé leurs réponses.
Tableau 2 : Proportions des types de déchets produits à l’abattoir de Biyem
Type de déchet |
Pourcentages |
Déchets solides |
|
Os |
11,4 |
Cornes |
5,7 |
Ongles |
2,85 |
Sabots |
5,7 |
Crottes |
8,55 |
Bouses d’animaux |
5,7 |
Autres |
17 |
Total déchets solides |
57 |
Déchets liquides |
|
Sang |
21,5 |
Fèces |
14,3 |
Eaux résiduaires |
7,15 |
Total déchets liquides |
43 |
Mesures de gestion actuelle des déchets à l’abattoir de Biyem
Elles sont regroupées en plusieurs phases à savoir : le tri, la pré-collecte, la collecte, le transport et l’évacuation des déchets.
La figure 2 ci-dessous montre que le tri et la collecte des déchets sont les mesures les plus utilisées par le personnel de l’abattoir, représentant 50% des répondants. Certains répondants (33%) ont également mentionné d’autres mesures, telles que la collecte des bouses de bœufs par les agriculteurs pour fertiliser leurs champs et la récupération du sang des bêtes pour l’alimentation des animaux domestiques. Cependant, seulement 17% des répondants ont identifié le dispositif de pré-collecte comme une mesure de traitement des déchets, ce qui est en contradiction avec les observations faites sur le terrain. En conséquence, 60% des répondants estiment que le niveau de gestion de l’abattoir est mauvais, contre 7% qui le jugent bon.